"Cela vient apporter une nouvelle lumière sur la manière dont le stress, la dépression et les autres états mentaux peuvent altérer la fonction des organes, et montre qu’il y a une réelle base anatomique pour les maladies psychosomatiques", indique le communiqué de presse.
On découvre ainsi que les plus grandes zones de connexions "esprit-corps" sont celles impliquées dans la cognition et l’affect. Ce qui expliquerait notre mode de fonctionnement : grâce à ces connexions multiples, le cortex nous donnerait la possibilité de répondre au stress de façon un peu plus subtile (combattre ou fuir) qu’une créature primaire. "Comme nous avons un cortex, nous avons des options, résume Dr Peter Strick, co-auteur de l'étude. Si quelqu’un vous insulte, vous n’avez pas à attaquer ou à fuir. Vous pouvez avoir des réponses plus nuancées et ignorer l’insulte ou trouver une répartie spirituelle. Ces options sont une partie de ce que le cortex nous donne."
Autre surprise : certaines zones du cortex moteur (bande de cortex qui contrôle nos mouvements) sont aussi connectées aux glandes surrénales. Entre autres, une portion du cortex moteur primaire impliquée dans le contrôle de l’axe du corps et de la posture. Ce qui pourrait expliquer, selon les auteurs, pourquoi les exercices de recentrage du corps (Pilates, yoga, Taï-chi...) sont si efficaces dans la gestion du stress.
Enfin, lorsque nous ressentons un conflit, ou lorsque nous avons commis une erreur, certaines zones cérébrales s'activent. Et bien, l’étude des PNASdémontre, que ces zones influencent également la glande surrénale. Il serait donc possible que se remémorer une erreur, ou se culpabiliser, réactivent ces zones qui, via un un signal descendant, génère de nouveau un stress, comme l’événement initial. Cela pourrait ouvrir de nouvelles pistes pour les thérapies du stress post traumatique. La méditation, notamment, est un bon remède anti stress. "Peut-être parce que la connexion anatomique avec la glande surrénale et cortex apparaît active". Et Peter Strick de conclure : "Une façon de résumer nos résultats est que nous avons peut-être découvert le connectome du stress et de la dépression."